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Billet Littéraire

 

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Synopsis

«Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. Ça nous fait drôlement du bien.
Ça va bientôt faire un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin.»

Sur le chemin du travail, Guylain lit aux passagers du RER de 6 h 27 quelques pages rescapées de livres voués à la destruction. Ce curieux passe-temps va l’amener à faire la connaissance de personnages hauts en couleur qui cherchent, eux aussi, à réinventer leur vie.

Un concentré de bonne humeur, plein de tendresse et d’humanité.

193 pages en Format Poche

 

Mon avis

Quel plaisant petit ouvrage ! Le roman Le liseur du 6 h 27 est un de ceux qui vous absorbent si aisément que vous manquez rater votre arrêt de métro… Plutôt bon signe, non ?

Ce joli livre m’a été offert par Catherine, la maman d’un ami, une belle-âme aussi fabuleuse que pétillante et aussi une talentueuse relieuse (visitez le site Internet de l’Atelier Millefeuille et sa page Facebook) qui a personnalisé mon exemplaire en faisant nager de petits poissons sur la tranche. Ne sont-ils pas mignons ? Ils me rappellent les petites étoiles imprimées sur la tranche du recueil Des vies en mieux d’Anna Gavalda. Tout cela me donne des idées… Je pense que, bientôt, vous pourrez retrouver un nouvel article dans la catégorie Activités littéraires pour les enfants… 😉

Le liseur du 6 h 27 de Jean-Paul DIDIERLAURENT a paru chez les éditions Au diable vauvert en 2014, puis chez Gallimard, collection Folio, en 2015.

Je crois bien m’y être reprise trois fois avant d’adhérer aux premiers mots de M. Didierlaurent. Je me souviens que cela avait été le cas avec Un goût de cannelle et d’espoir de Sarah McCoy… et c’est le cas avec de Balzac et son Colonel Chabert qui ne passe toujours pas après une deuxième tentative de lecture. Il sera pour plus tard, assurément… tout comme Les trois mousquetaires de Dumas qui attendent bien sagement dans ma bibliothèque depuis de nombreuses années… et Raphaël de Lamartine… Bref ! Si un roman ne vous enjaille pas du tout, ne forcez pas la chose… Si vous sentez que ça ne colle pas, c’est que vous n’êtes pas prêt à le lire : si vous insistez, les mots ne feront pas correctement écho en vous et vous n’en tirerez pas le meilleur. C’est une question de sentiment, de sensation, en fait… La littérature est avant tout une question de sentiment et de sensation, de toute façon.

D’après l’adage littéraire prononcé par l’incontournable Mr Ollivander, la baguette choisit son sorcier ; il en est de même pour les livres : croyez-le ou non, ceux-ci choisissent leur lecteur ! Je ne compte plus le nombre de fois où un roman est tombé à pic dans ma vie, répondant à des questions que je me posais ou faisant écho à des réflexions que j’avais.

Tenez ! J’ai omis de vous parler de cela dans un billet : alors que je lisais Manderley for ever, j’ai regardé la coque de mon téléphone sur laquelle est écrit « Je le ferai demain », et me suis fait ce reproche : « Je suis vraiment la reine de la procrastination… » Ensuite, j’ai ouvert le roman, ai tourné la page afin de débuter le chapitre suivant et ai lu – je vous jure, vous n’allez pas en revenir ! – :  « La procrastination, c’est fini ! » 😀 Dingue, non ? Franchement, quelle chance avais-je de me dire : « Je suis vraiment la reine de la procrastination… » et de lire trois secondes après : « La procrastination, c’est fini ! » ?

Je ne compte pas non plus le nombre de fois où j’ai lu un roman de force, me gâchant toute seule la rencontre de grandes œuvres littéraires telles que certains des écrits de Shakespeare ou encore Flaubert… Ainsi, je n’ai pas pu savourer correctement Hamlet, Othello, McBeth et Madame Bovary… Et ne parlons pas de Peter Pan et des Aventures d’Alice au pays des merveilles… 😦 Triste, n’est-ce pas ? Mais les romans sont comme les gens alors je les rencontrerais bien une deuxième fois pour les connaître vraiment et les apprécier à leur juste valeur.

Excusez-moi, je me suis un peu éloignée du sujet principal : Le liseur du 6 h 27… J’ai passé de merveilleux instants en compagnie de Guylain, un trentenaire à l’étrange métier de destructeur de livres pour une entreprise de recyclage… Quand certaines pages réchappent au massacre, il les récupère le soir dans le ventre du monstre et les lit à haute voix, le lendemain, dans le RER de 6 h 27. Grâce à cette symbolique action, il rencontre des personnages touchants et attachants… Vous comprendrez que la littérature crée du lien comme jamais.

J’ai adoré le style de Didierlaurent que j’ai trouvé excellent, sans aucune fausse note : les phrases sont justes, percutantes, fines, légères, les mots très bien choisis et à leur bonne place ; tout cela rend la lecture fluide, drôle et agréable (attention à ne pas rater votre arrêt de métro !).

Guylain et les autres personnages nous rappellent qu’on ne juge pas un livre à sa couverture… et qu’il est dangereux, égoïste et irrespectueux de ranger les gens dans des petites cases et dénigrer certains métiers. Alors, en enfermant les autres, prenez garde de ne pas vous enfermer vous-même et vous croire faussement libre et différent des autres… 😉

La poésie envahit à tous les niveaux Le liseur du 6 h 27 : symboliquement par l’histoire et littéralement par les personnages dont il plaît à l’un de s’exprimer en alexandrin. C’est tout à fait exquis.

Pour finir, ce roman est une petite bulle d’air remplie de jolies attentions et de personnages rigolos et originaux qui changent des banales et ennuyeuses gens qui nous entourent parfois. 😉

Bon voyage et agréable lecture !

PS : Encore merci, Catherine ! 

 

Photo & Synopsis : Gallimard.fr